Meurtre d’une adolescente au Pakistan suite à des photos en ligne
La police de la province pakistanaise du Khyber Pakhtunkhwa a arrêté un homme qui aurait tué sa fille adolescente la semaine dernière après que des photos montrant le bras d’un garçon autour d’elle aient été vues en ligne. Mukhtar Ahmed Tanoli, officier de police du district de Kohistan, a déclaré à Al Jazeera que la police avait arrêté le père de la fille, Arsala, “pour meurtre de sa propre fille”. Ils ont également arrêté le frère du père et deux cousins, accusés d’avoir planifié le meurtre avec Arsala. La police a été informée de l’incident le 24 novembre et a retrouvé le corps de la fille dans sa maison, dans le district de Kolai-Palas de Kohistan, une région éloignée à 350 km de la capitale Islamabad. Selon le rapport de police, des photos circulant sur Facebook la semaine dernière montraient la fille avec un garçon, tous deux originaires de Kohistan, avec les bras autour l’un de l’autre.
Une région conservatrice et insulaire
Kohistan est une région insulaire et extrêmement conservatrice où les traditions locales sont souvent appliquées par des conseils tribaux appelés “jirgas”, qui ont été connus pour prononcer des sentences de mort contre les femmes pour des “violations” de l’interprétation extrême de la tradition. En 2012, une vidéo montrait cinq femmes applaudissant pendant que deux hommes dansaient lors d’une cérémonie de mariage. Un conseil tribal local a été appelé et a ordonné le meurtre des personnes impliquées dans la vidéo. Au moins trois femmes de la vidéo ont été tuées. Six hommes ont été condamnés à la réclusion à perpétuité, mais en 2019, cinq d’entre eux ont été acquittés en appel. Selon Tanoli, le meurtre de la semaine dernière était différent. “Nous ne pouvons pas affirmer que cela était dû à un jirga qui aurait ordonné le meurtre. Ce n’est pas ce qui s’est passé ici”, a-t-il déclaré. Il a ajouté que la police pense que les photos virales ont été altérées numériquement, en utilisant des images d’un autre couple, et que la police a demandé l’aide des responsables de la cybercriminalité de l’Agence fédérale d’enquête du Pakistan pour retrouver les personnes derrière cette altération d’image.
