Les élections du conseil de district de Hong Kong, réservées aux “patriotes”, ont connu un taux de participation record de seulement 27,5 % après l’exclusion de tous les candidats de l’opposition. Lors des dernières élections en 2019, le taux de participation avait atteint un niveau record alors que les électeurs soutenaient les candidats pro-démocratie après des mois de manifestations de masse parfois violentes, offrant ainsi une victoire écrasante à l’opposition. En réponse, Pékin a imposé une loi sur la sécurité nationale et a entrepris une réforme du système électoral pour exclure toute personne jugée déloyale de la fonction publique.
Le vote de dimanche a été prolongé jusqu’à minuit après une panne du système numérique utilisé pour confirmer l’éligibilité des électeurs. Malgré ce délai supplémentaire, le taux de participation final s’est établi à 27,54 %, avec moins de 1,2 million d’électeurs inscrits sur les 4,3 millions de Hongkongais ayant voté. Cette faible participation témoigne du sentiment général que les élections n’ont plus de sens, même parmi les partisans du gouvernement. Le taux de participation le plus bas précédent était de 35,8 % en 1999. La participation a également chuté lors des élections du Conseil législatif de l’année dernière, les premières suivant les changements du système électoral.
Pour ces élections du conseil de district, le nombre de sièges directement élus a été réduit de près de 80 %, passant de 462 à 88, les autres sièges étant contrôlés par le chef de la ville, des loyalistes du gouvernement et des propriétaires terriens. Tous les candidats devaient être soumis à des vérifications de sécurité nationale et obtenir des nominations de deux comités pro-gouvernementaux. Plus de 70 % des candidats sélectionnés pour l’élection étaient eux-mêmes membres des comités de nomination. Plus de 10 000 policiers ont été déployés pour assurer la sécurité lors du scrutin.
Dans les premières heures de lundi, le chef de l’exécutif du territoire, John Lee, a remercié les “plus d’un million” d’électeurs qui ont participé au vote. Il a défendu la légitimité de l’élection, invoquant la nécessité de garantir la stabilité à Hong Kong, qui est revenu sous la domination chinoise en 1997. Selon lui, les conseils de district ne seront plus une plateforme de destruction et de rejet de l’administration gouvernementale, mais plutôt un moyen de mettre en œuvre les principes de gouvernance patriotique à Hong Kong.