L’agence des Nations Unies suspend la distribution générale de nourriture dans le nord du Yémen en raison d’un financement limité et de désaccords avec le groupe.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) annonce la suspension de la distribution alimentaire dans les zones contrôlées par les Houthis dans le nord du Yémen en raison d’une baisse des financements et de désaccords avec le groupe sur la manière de se concentrer sur les plus pauvres.
La décision a été annoncée par le PAM mardi, après des consultations avec les donateurs et plus d’un an de négociations qui n’ont pas abouti à un accord pour réduire le nombre de personnes ayant besoin d’aide de 9,5 millions à 6,5 millions.
Le pays le plus pauvre de la péninsule arabique fait face à l’une des pires crises humanitaires au monde depuis le début de la guerre au Yémen entre le gouvernement soutenu par l’Arabie saoudite et les rebelles houthis alignés sur l’Iran, qui ont pris le contrôle de la capitale Sanaa et de vastes territoires en 2014.
Les stocks de nourriture dans les zones contrôlées par les Houthis sont “presque complètement épuisés” et la reprise de l’aide alimentaire, même avec un accord immédiat, pourrait prendre jusqu’à quatre mois en raison de la perturbation de la chaîne d’approvisionnement, a déclaré l’agence des Nations Unies.
La distribution alimentaire dans les zones contrôlées par le gouvernement se poursuivra, en ciblant “les familles les plus vulnérables, conformément aux ajustements des ressources annoncés en août dernier”, précise le communiqué.
Les responsables houthis n’ont pas immédiatement commenté la décision de l’agence.
Depuis 2014, la guerre dans ce pays de 30 millions d’habitants a directement ou indirectement causé des centaines de milliers de décès et a déplacé des millions de personnes.
Un calme fragile règne depuis un cessez-le-feu négocié par l’ONU en avril 2022, mais la population souffre d’une réduction de l’aide humanitaire, dont elle dépend fortement.
L’année dernière, le PAM a réduit les rations dans le pays en raison d’un financement épuisé causé par l’inflation mondiale, qui a augmenté après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.