Le gouvernement britannique prévoit d’introduire une législation d’urgence pour confirmer que le Rwanda est un pays sûr, après que la Cour suprême du Royaume-Uni ait jugé illégal le plan d’envoyer des demandeurs d’asile dans ce pays africain. Cette législation d’urgence garantira que ceux qui sont transférés du Royaume-Uni au Rwanda seront protégés contre leur expulsion du Rwanda. Le Premier ministre Rishi Sunak a déclaré aux journalistes que cette mesure empêchera les retards de vols causés par des recours systématiques devant les tribunaux nationaux et bloquera la politique du gouvernement.
Cette annonce intervient alors que les groupes de défense des droits de l’homme célèbrent la décision de la Cour suprême, affirmant que les demandeurs d’asile seraient exposés à des ”risques de mauvais traitements” s’ils étaient renvoyés dans leur pays d’origine une fois au Rwanda. Un communiqué conjoint de la société civile signé par 140 organisations, dont des groupes de campagne renommés tels que le Runnymede Trust et Liberty, qualifiait le plan de “cruel et immoral” et appelait le gouvernement à abandonner immédiatement de tels projets.
Maddie Harris, fondatrice du réseau britannique Humans for Rights Network, a déclaré que la Cour suprême avait clairement indiqué que le Rwanda représentait un risque sérieux pour les individus en termes de refoulement vers des pays où ils pourraient être persécutés ou tués. Elle a critiqué la législation d’urgence, affirmant que le gouvernement britannique se moquait de la vie des personnes renvoyées dans leur pays d’origine. Elle a également souligné l’incertitude quant à la primauté d’une loi d’urgence sur une décision de la Cour suprême.
La décision de la Cour suprême constitue un revers majeur pour Rishi Sunak, dont la promesse de lutter contre la migration clandestine à travers la Manche reste largement non réalisée alors qu’il se prépare à des élections générales qui doivent avoir lieu avant la fin de janvier 2025. Catherine Woollard, directrice du Conseil européen pour les réfugiés et les exilés (ECRE), a déclaré que la situation des réfugiés au Royaume-Uni était très précaire et a appelé le gouvernement à respecter la décision de la Cour suprême pour éviter une crise de l’État de droit.