L’ancien président sud-africain Jacob Zuma a été libéré de prison grâce à une remise de peine accordée aux détenus non violents, approuvée par le président Cyril Ramaphosa, a déclaré le ministre de la Justice Ronald Lamola. Cette décision intervient après une série de rebondissements liés à sa condamnation pour outrage à la cour. Zuma avait été ordonné de retourner en prison, mais il a été relâché après seulement une heure, dans le cadre d’un processus de remise de peine visant à réduire la surpopulation carcérale.
Zuma, âgé de 81 ans, avait été condamné à 15 mois de prison en juin 2021 pour avoir refusé de témoigner devant une commission d’enquête sur la corruption et le népotisme pendant sa présidence. Il avait commencé à purger sa peine en juillet 2021, ce qui avait entraîné des manifestations qui ont dégénéré en émeutes et en pillages, faisant plus de 350 morts, dans les pires violences qu’ait connues l’Afrique du Sud depuis l’avènement de la démocratie.
Cependant, après seulement deux mois, il avait été libéré sous condition médicale pour une affection non divulguée. En novembre dernier, une cour d’appel avait jugé que sa libération avait été accordée illégalement et avait ordonné à Zuma de retourner au centre pénitentiaire d’Estcourt, dans la province du KwaZulu-Natal.
Le service pénitentiaire sud-africain, qui avait accordé la libération conditionnelle de Zuma, avait fait appel de cette décision, mais la Cour constitutionnelle l’a rejeté le mois dernier. Le commissaire national des services correctionnels, Makgothi Thobakgale, a déclaré que l’ancien président avait été ordonné de retourner en prison vendredi, conformément à la décision de la cour.
La libération de Zuma a été qualifiée d'”insulte monumentale” par le principal parti d’opposition sud-africain, l’Alliance démocratique (DA), qui a annoncé son intention de prendre des mesures judiciaires. Selon Glynnis Breytenbach, ministre de la justice par intérim de la DA, cette décision n’a rien à voir avec la surpopulation carcérale, mais tout à voir avec l’empêchement de Zuma d’être tenu responsable de ses actes. Zuma est un membre éminent du Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir.