La reprise des combats à Gaza a eu lieu presque comme prévu vendredi, lorsque la dernière prolongation de la trêve a expiré et que les espoirs de la renouveler ont disparu. Les premiers à reprendre l’action ont été les bombardiers F-16 israéliens, qui ont frappé plus de 400 cibles à Gaza, dont certaines dans le sud près de la frontière de Rafah avec l’Égypte. Cependant, l’accent semblait être mis sur le nord et il ne fait aucun doute que l’armée israélienne tentera d’avancer plus profondément vers le centre de la ville de Gaza, comme l’a annoncé le ministre de la Défense Yoav Gallant : des chars, de l’artillerie, des bulldozers blindés, puis de l’infanterie.
Pendant ce temps, des nouvelles contradictoires provenaient du Qatar, où les intermédiaires du pays hôte, de l’Égypte et des États-Unis tentaient toujours de convaincre les parties en conflit d’atteindre une autre pause. La première annonce samedi disait que les pourparlers se poursuivaient. Puis, en milieu d’après-midi, le bureau du Premier ministre israélien a publié une déclaration : “Suite à l’impasse… David Barnea, chef du Mossad, a ordonné à son équipe à Doha de rentrer en Israël.”
Écrire des déclarations officielles est un art : on ne doit jamais mentir, mais il n’est pas nécessaire de dire toute la vérité. Bien que la délégation “officielle” des services secrets israéliens puisse effectivement être en route pour rentrer chez elle, je ne doute pas qu’au moins une petite équipe reste à Doha. Ils ne sont peut-être pas du Mossad, mais il serait stupide de ne pas laisser des officiers de liaison qualifiés qui peuvent continuer à discuter.
Une autre raison pour laquelle le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu maintiendrait au moins une équipe de responsables de base au Qatar serait d’éviter de tendre les relations avec l’allié traditionnel, les États-Unis, qui ont beaucoup soutenu Israël depuis la crise du 7 octobre. Le président américain Joe Biden a visité Israël en offrant à Bibi une séance photo que le vétéran rusé de la politique israélienne a saisie, inondant les médias de leurs étreintes et de citations soigneusement sélectionnées. Washington a suivi avec d’énormes fournitures de matériel militaire, certaines ventes commerciales et d’autres prêts. Le plus important pourrait être le paquet d’aide de 14,3 milliards de dollars “pour la défense d’Israël”.
Des armes et des armements ont afflué en Israël par des avions C-17 américains et des avions de transport commercial pratiquement depuis le 8 octobre. Le Washington Post a rapporté que 15 000 bombes et 57 000 obus d’artillerie (155 mm) sont arrivés par avion, un chiffre cohérent avec la quantité estimée de munitions utilisées lors de la campagne de huit semaines et la capacité de transport des avions. Des fournitures moins urgentes arriveront sur des navires moins glamour mais à plus grande capacité.
Alors que la campagne de bombardements reprenait, les médias ont révélé les types de bombes expédiées en Israël, se concentrant principalement sur les “bunker busters” lourds spécialisés. Le rapport affirme que 100 bombes BLU-109 ont été expédiées. Certains médias ont spéculé que cette livraison pourrait signifier un changement de tactique contre le Hamas, mais il n’y a rien d’excitant à ce sujet.