Pirates, empereurs et l’axe du mal au Moyen-Orient

Pirates, empereurs et l’axe du mal au Moyen-Orient

La menace des États-Unis envers leurs ennemis et leur soutien à Israël dans la destruction de la Palestine me rappelle une histoire racontée par Saint Augustin à propos d’un pirate capturé par Alexandre le Grand. Ce dernier lui demanda comment il osait molester la mer. “Comment oses-tu molester le monde entier”, répondit le pirate. “Parce que je le fais avec un petit navire, je suis appelé un voleur. Toi, en le faisant avec une grande flotte, tu es appelé un empereur.”

Après deux décennies de guerres impériales américaines qui ont molesté le Moyen-Orient, l’administration du président Joe Biden est de nouveau en train de menacer et d’adresser des ultimatums aux groupes de résistance palestiniens et autres, tout en protégeant son État client, Israël, qui bombarde Gaza et réoccupe le reste de la Palestine, en ignorant l’histoire. Comme si les millions de victimes américano-israéliennes de guerre ne suffisaient pas, l’administration américaine est maintenant un complice enthousiaste du génocide en cours perpétré par Israël contre les Palestiniens assiégés de Gaza.

Comme d’autres empires, anciens et nouveaux, l’Amérique prend soin de parler des droits de l’homme tout en contribuant à la décimation de vies humaines. Elle prétend respecter les lois de la guerre, mais continue de justifier le meurtre de milliers de Palestiniens par Israël. L’empire bienveillant exprime sa tristesse devant la mort d’un seul nourrisson, mais fournit les armes meurtrières et les arguments politiques pour massacrer des milliers de femmes et d’enfants. Ses diplomates prêchent la paix tout en propageant la guerre.

Depuis des décennies, l’Amérique et Israël mènent des guerres asymétriques au Moyen-Orient, dévastant d’innombrables communautés et déplaçant des millions de personnes sous prétexte de légitime défense. Ils diabolisent leurs ennemis et déshumanisent leurs victimes pour justifier une utilisation massive et disproportionnée de la force, causant le plus de dommages et de souffrances possible.

Après des décennies de guerre, les États-Unis et Israël ont développé un lexique complet de novlangue et de guides médiatiques mettant en avant la “justesse” de leur cause et la “méchanceté” de leurs ennemis. Ils prétendent, par exemple, que les forces armées israéliennes sont “formées, chargées et opèrent pour garantir la sécurité des civils palestiniens”, peu importe les innombrables victimes civiles palestiniennes à Gaza.

Malgré la grande différence entre le Hamas et Al-Qaïda, la peur qui a suivi les attentats du 11 septembre aux États-Unis, qui a fermé le débat et entraîné des échecs catastrophiques au cours des deux décennies suivantes, a été reproduite comme si rien n’avait changé. Bientôt, le Hamas, un mouvement de résistance islamiste natif né d’une occupation oppressive, a été assimilé à l’État islamique – le mal, le fanatisme et la brutalité – qui devait être annihilé à tout prix.

Le récit américain et israélien est le même ; il est aussi cohérent que trompeur. Leur combat est “au nom de la civilisation contre la barbarie”, du “bien contre le mal” et “avec une clarté morale contre une banqueroute morale”. Leur combat est toujours en légitime défense, leurs guerres toujours justes.

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