Le haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme a déploré les tentatives “persistantes et systématiques” de saper le résultat des élections au Guatemala et a appelé à ce que la volonté des électeurs soit respectée, après que les procureurs publics ont cherché à annuler la victoire du président élu Bernardo Arevalo. Volker Turk, chef des droits de l’homme de l’ONU, a déclaré que les annonces de vendredi visant à annuler le résultat des élections générales et à remettre en question la constitution et l’existence du parti Movimiento Semilla étaient “extrêmement préoccupantes”. Turk a également déclaré que le harcèlement judiciaire et l’intimidation des responsables électoraux et des élus étaient inacceptables.
Les procureurs ont menacé d’annuler la victoire d’Arevalo, qui doit prendre ses fonctions le 14 janvier. Ils ont déclaré que les enquêtes avaient conclu que l’élection du candidat anti-corruption Arevalo, de son vice-président et des parlementaires était ”nulle et non avenue” en raison d'”anomalies” dans le décompte du premier tour en juin. Arevalo a été confronté à de multiples défis juridiques, notamment des tentatives de suspension de son parti, dans le but de l’empêcher de prendre ses fonctions de président.
Le Guatemala a longtemps lutté contre la corruption officielle. La Commission internationale contre l’impunité au Guatemala (CICIG), soutenue par l’ONU, a été brusquement fermée en 2021, après que l’ancien président Jimmy Morales l’ait accusée d’actes illégaux. La victoire surprise d’Arevalo lors des élections générales en juin et son engagement à lutter contre la corruption sont largement perçus au Guatemala comme une menace pour l’élite politique établie.
Malgré les actions judiciaires et politiques visant à saper l’intégrité du processus électoral et à violer l’État de droit et la démocratie, les Guatémaltèques se sont mobilisés pour défendre leurs droits et s’opposer à ce qu’ils considèrent comme un vol de leur volonté politique. Il est essentiel de sauvegarder la démocratie et le respect des droits de l’homme.