Lettre au président Biden d’un Palestinien en deuil

Cher⁤ Président Biden,

Le jeudi ​matin du 26 octobre, je me suis réveillé avec ⁤la nouvelle d’un autre massacre à ⁣Gaza. Cette fois,‍ Israël a tué des ‌membres de ma propre famille élargie. Le lieu du crime‍ était le camp de réfugiés de Khan Younis, dans la⁣ partie sud de la ⁢bande de Gaza ⁤- notez bien, pas⁤ dans le⁣ nord, mais⁢ dans⁣ le sud, où les gens ⁤étaient censés être en sécurité, selon l’armée israélienne. Un quartier résidentiel entier du camp où‌ je suis né et j’ai grandi‍ a été impitoyablement bombardé et réduit en ⁣ruines par l’apartheid ‌israélien.

Les habitants ont vécu ⁤cela comme⁣ un‍ tremblement de terre. Un tremblement de terre brutal et artificiel. Cela a mis fin au voyage sur terre de 47 âmes qui sont maintenant retournées à Dieu. Parmi eux, 36 étaient de ma famille directe et les autres étaient des personnes cherchant refuge dans leurs maisons, en quête d’une sécurité illusoire.

Monsieur Biden, il y a deux ans et ⁢demi, ‌lors d’un discours à la Maison ⁢Blanche à l’occasion de la condamnation dans le procès de George Floyd, vous avez parlé du ‌but commun des personnes ‌qui se sont levées pour dire que‌ les vies noires comptent, des personnes​ qui​ ont crié : “Assez. Assez. Assez⁣ de ces meurtres insensés.”

Mais aujourd’hui, alors que des membres de ma famille sont assassinés, vous refusez même de​ reconnaître que ces meurtres insensés se produisent.‌ Au lieu ⁣de cela, vous offrez des mots d’encouragement ⁣à Israël. Aujourd’hui, vous ‌dites​ : “Plus. Plus. Plus de ces meurtres insensés.”

Et Israël⁢ est heureux d’exaucer votre souhait.

Lorsqu’un membre de leur communauté est tué sans merci​ par les forces de police militarisées américaines, les ⁢Afro-Américains⁢ honorent leurs victimes en prononçant leurs noms ‍à voix haute. Alors que les forces ‌israéliennes ‌- qui sont de même ​esprit et armées que leurs homologues américains – tuent maintenant mon peuple, je veux également leur rendre hommage ‌en ‌prononçant leurs noms.

Aujourd’hui, Monsieur Biden,⁤ nous ‍pleurons⁢ la perte de mon grand-oncle Nayif Abu ⁣Shammala, âgé de 79 ans,‍ ainsi que​ de sa femme, Fathiya, 76 ans – tous deux survivants de la Nakba, l’épuration ethnique de la Palestine qui a eu lieu en 1948 pour​ permettre la création d’Israël.

Leur village, Beit Daras, à environ 30 km ⁢au ⁤nord de Gaza, a​ été ‍ethniquement nettoyé et détruit avec 530 autres villes et villages ‍palestiniens. Fathiya ⁤et Nayif, comme beaucoup des 750 000 réfugiés de la Nakba, ont‌ cherché refuge dans le camp de réfugiés ⁣de Khan Younis, qui était censé être temporaire jusqu’à leur retour chez⁣ eux.

Nayif ⁣et Fathiya ne sont plus⁢ parmi nous, Monsieur Biden. ‍Ils sont morts avant‌ de pouvoir⁤ exercer leur droit garanti par l’ONU de ⁣retourner sur leur terre.

Parmi les victimes du bombardement⁣ se trouvaient également leurs trois filles : Aisha, le ‍visage le plus mignon et le plus ‌joyeux de ⁣Khan Younis ⁤; sa sœur Dawlat, l’une des plus belles femmes de ⁣ma famille qui venait de rentrer des Émirats‍ arabes unis pour⁢ rendre visite à sa famille.

L’info en 3 ⁣secondes

Share this post :

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Create a new perspective on life

Your Ads Here (365 x 270 area)
Latest News
Categories

    Subscribe our newsletter

    Purus ut praesent facilisi dictumst sollicitudin cubilia ridiculus.