Les réfugiés Rohingyas au Bangladesh sont réticents à rentrer chez eux sans garanties de sécurité, de dignité et de récupération de leurs maisons. Des responsables birmans ont rencontré des familles de réfugiés Rohingyas au Bangladesh pour discuter de leur rapatriement en Birmanie. Les responsables se sont rendus au Bangladesh mardi pour rencontrer les réfugiés dans le cadre d’un nouveau plan de rapatriement négocié par la Chine. Cette initiative fait partie d’un projet pilote de rapatriement discuté lors d’une réunion tripartite entre les deux pays et la Chine en avril. Le Bangladesh accueille près d’un million de réfugiés Rohingyas, dont la plupart ont fui la Birmanie en 2017, lorsque l’armée a lancé une campagne qualifiée par les Nations Unies de “génocide” contre cette minorité majoritairement musulmane. L’équipe de responsables birmans est arrivée à Teknaf, un port fluvial situé juste de l’autre côté de la frontière commune avec le Bangladesh, pour rencontrer plusieurs dizaines de familles Rohingyas. “Ils discuteront du rapatriement avec les Rohingyas aujourd’hui et vérifieront leur identité”, a déclaré Shamsud Douza, le commissaire adjoint aux réfugiés du Bangladesh, aux journalistes. De nombreux réfugiés Rohingyas au Bangladesh vivent dans des camps de réfugiés surpeuplés, dangereux et sous-équipés, et plusieurs tentatives précédentes de faciliter leur retour chez eux ont échoué en raison de la réticence de la Birmanie. Les réfugiés ont également refusé de rentrer, craignant de nouvelles persécutions. Les dirigeants de la communauté Rohingyas restent méfiants, affirmant qu’ils ne rentreront que si certaines garanties sont respectées, telles que la citoyenneté et la réinstallation sur leurs propres terres. “Nous sommes prêts à rentrer dans notre pays si la Birmanie nous ramène sur notre lieu d’origine, nous donne dignité et respecte tous nos droits”, a déclaré Khin Maung, un leader éminent. Bien que le Bangladesh insiste sur le caractère volontaire du rapatriement, certains Rohingyas désignés pour le programme de retour affirment avoir été menacés de rejoindre. Des organisations de défense des droits de l’homme ont précédemment exprimé des inquiétudes selon lesquelles les conditions nécessaires pour un retour sûr, durable et digne des Rohingyas en Birmanie ne sont pas encore réunies.
- dim, 13 octobre 2024