Le monde est confronté à une crise climatique majeure, avec des engagements de réduction des émissions qui sont loin d’être suffisants pour freiner les effets du changement climatique. Selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), la planète est en voie de se réchauffer de manière potentiellement catastrophique de 2,9°C (5,2°F) d’ici la fin du siècle.
Le rapport annuel du PNUE sur l’écart des émissions, publié lundi, évalue les promesses des pays en matière de lutte contre le changement climatique par rapport aux actions nécessaires. Cette année devrait être la plus chaude de l’histoire de l’humanité, selon le rapport.
Le rapport met en évidence une accélération inquiétante du nombre, de la vitesse et de l’ampleur des records climatiques brisés. Si les gouvernements ne prennent pas des mesures plus agressives en matière de climat, le monde pourrait connaître un réchauffement compris entre 2,5°C (4,5°F) et 2,9°C (5,2°F) par rapport aux niveaux préindustriels.
À ce niveau de réchauffement, les scientifiques prédisent que le monde pourrait franchir plusieurs points de non-retour catastrophiques, tels que la fonte incontrôlée des calottes glaciaires et le dessèchement de la forêt amazonienne, rendant de vastes régions de la planète essentiellement inhabitables pour les humains.
Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a appelé à une “action climatique spectaculaire” lors des négociations sur le climat de la COP28, qui débutent à Dubaï le 30 novembre. Il a comparé l’écart des émissions à un canyon, déplorant un “échec du leadership, une trahison des plus vulnérables et une opportunité manquée massive”.
Guterres a déclaré que le monde devait “changer de cap” et abandonner définitivement le charbon, le pétrole et le gaz polluants. Il est temps de “passer à l’action”.
Le rapport souligne que les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter, atteignant un niveau record de 57,4 gigatonnes d’équivalent dioxyde de carbone en 2022, en grande partie en raison de la combustion de combustibles fossiles et des processus industriels.
Il est crucial que les pays du G20, responsables d’environ 80% des émissions, “prennent leurs responsabilités” et mènent des réductions, a déclaré la directrice du PNUE, Inger Andersen, déplorant que certains soient en “mode veille”.