La Somalie a été admise dans la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) vendredi en tant que huitième membre du bloc, dans le but d’étendre le libre-échange dans la région. L’entrée de cette nation fragile de la Corne de l’Afrique, qui compte une population de 17 millions d’habitants, portera le marché de la CAE à plus de 300 millions de personnes. Le président somalien Hassan Sheikh Mohamud, présent au sommet, a déclaré que cette décision était un nouveau chapitre dans l’histoire de la Somalie et une lueur d’espoir pour un avenir plein de possibilités et d’opportunités.
Les pays membres de la CAE sont le Burundi, la République démocratique du Congo, le Kenya, le Rwanda, le Soudan du Sud, la Tanzanie et l’Ouganda. Fondée en 2000, la CAE encourage le commerce en supprimant les droits de douane entre les États membres et a établi un marché commun en 2010. Avant l’adhésion de la Somalie, les pays de la CAE couvraient une superficie terrestre de 4,8 millions de kilomètres carrés et avaient un produit intérieur brut combiné de 305 milliards de dollars. Le commerce total de la CAE s’élevait à 78,75 milliards de dollars en 2022.
Cependant, l’admission de la Somalie pourrait entraîner des défis sécuritaires supplémentaires pour le bloc, car le pays lutte pour mettre fin à la rébellion meurtrière du groupe al-Shabab lié à Al-Qaïda. Bien que la Somalie ait réalisé des progrès significatifs dans sa lutte contre ce groupe armé, son offensive est au point mort depuis des mois, ce qui soulève des inquiétudes quant à la capacité du gouvernement à écraser cette rébellion de 16 ans. De plus, la Somalie a un mauvais bilan en matière de gouvernance, de droits de l’homme et d’état de droit, ce qui pourrait entraver son intégration harmonieuse dans le bloc. Des tensions avec ses voisins, notamment l’Éthiopie, Djibouti et le Kenya, ont également entraîné des ruptures de relations diplomatiques.