La Finlande va placer des barrières à quatre des huit points de passage frontaliers qu’elle partage avec la Russie, afin de freiner l’afflux de demandeurs d’asile. Les barrières seront mises en place à minuit aux points de passage de Vaalimaa, Nuijamaa, Imatra et Niirala, dans le sud-est de la Finlande. Selon le chef des affaires internationales de la Garde-frontière finlandaise, Matti Pitkaniitty, l’objectif est d’empêcher l’entrée des migrants. Ces mesures sont une réponse aux changements de politique frontalière de la Russie. Helsinki accuse Moscou d’encourager ou de fermer les yeux sur les migrants sans papiers qui traversent la frontière, mais la Russie nie ces allégations. La Finlande a annoncé cette semaine la fermeture de ces quatre points de passage frontaliers, qui sont les plus fréquentés entre les deux pays, avec environ 3 000 personnes qui les traversent chaque jour. Le Premier ministre finlandais, Petteri Orpo, a déclaré que la Russie cherchait à déstabiliser son pays en réponse à la décision d’Helsinki de rejoindre l’OTAN. Cette action de la Finlande a été soutenue par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui a qualifié l’instrumentalisation des migrants par la Russie de honteuse.
La Norvège, voisine de la Finlande et partageant une frontière avec la Russie dans l’Arctique, a déclaré qu’elle était également prête à fermer sa frontière si nécessaire. À partir de samedi, les demandeurs d’asile arrivant par la Russie ne pourront déposer leur demande que dans deux points de passage frontaliers du nord, à Salla et Vartius, a déclaré Pitkaniitty. Ces fermetures de frontières interviennent dans un contexte de tensions croissantes entre la Russie et la Finlande concernant les alliances militaires d’Helsinki depuis le début de la guerre en Ukraine. La Finlande partage une frontière de 1 340 km avec la Russie, qui sert également de frontière extérieure de l’Union européenne. Après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février de l’année dernière, la Finlande, membre de l’UE, a abandonné sa politique de non-alignement militaire vieille de plusieurs décennies et a rejoint l’OTAN en avril. La Russie avait alors déclaré qu’elle prendrait des “contre-mesures” non spécifiées en réponse. Depuis lors, la Garde-frontière finlandaise a constaté une augmentation des arrivées de migrants sans papiers, principalement en provenance d’Afrique et du Moyen-Orient. Le médiateur finlandais pour la non-discrimination a déclaré jeudi qu’Helsinki avait toujours le devoir, en vertu des traités internationaux et du droit de l’UE, de permettre aux demandeurs d’asile de chercher protection.