En Tunisie, ferveur pro-palestinienne utilisée pour promouvoir une loi anti-ONG

En Tunisie, ferveur pro-palestinienne utilisée pour promouvoir une loi anti-ONG

La guerre à Gaza a offert à la Tunisie un rare moment d’unité politique, alimentant l’appétit du public pour une nouvelle législation qui risque de fracturer les groupes de la société civile et d’isoler potentiellement le pays sur la scène internationale. Depuis sa prise de pouvoir en juillet 2021, dénoncée par l’opposition comme un coup d’État, le président Kais Saied fait face à un mécontentement latent à la fois de la part des partisans de l’ancien parlement et d’un puissant syndicat, l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT). Pour une grande partie des groupes de la société civile tunisienne, majoritairement jeunes et progressistes, la présidence de Saied a été un point de dissension, mais beaucoup sont divisés entre le ressentiment envers son régime autoritaire et l’absence de toute alternative.

Cependant, les bombardements incessants d’Israël sur la bande de Gaza après une attaque surprise le 7 octobre dans le sud d’Israël par la branche militaire du Hamas, qui gouverne la bande de Gaza, ont réveillé de profonds fils historiques en Tunisie, rassemblant la société d’une manière que rien d’autre n’a réussi, y compris la révolution de 2011. S’appuyant sur ce sentiment public, la profonde colère du public contre Israël et ses soutiens occidentaux, qui semblent refuser de lui demander la moindre retenue, a donné un nouvel élan aux propositions visant à restreindre le travail de toutes les ONG du pays. Ces propositions sont perçues comme une entrave législative à l’influence occidentale.

Les propositions, présentées par un groupe de députés, modifieraient le décret 88 post-révolutionnaire, salué à l’époque comme l’une des meilleures législations au monde en matière d’association libre, et pourraient servir de laisse pour ramener toutes les ONG du pays en arrière. Les restrictions proposées remontent aux objections de Fatma Mseddi, députée de Sfax sur la côte méditerranéenne, concernant le soutien apporté par les groupes de la société civile aux réfugiés noirs sans papiers dormant dans les rues de sa ville. Elle voulait que les réfugiés soient expulsés et que les ONG qui les aident soient bloquées dans leur réception de financements étrangers.

La législation toucherait toutes les ONG opérant en Tunisie. Le ressentiment du public envers le soutien des gouvernements occidentaux à Israël, en contradiction avec leur rhétorique passée sur la construction de la démocratie et les droits de l’homme, a exposé de nombreuses ONG tunisiennes qu’ils ont aidées à des critiques. “Je soutiens le président”, a déclaré Khadija Malki, 33 ans, qui travaille dans une usine voisine, depuis un café de la médina de Tunis. À propos du projet de loi sur les ONG, elle a déclaré que sa méfiance envers l’influence occidentale avait augmenté depuis les attaques sur Gaza, ajoutant : “Il y a tellement d’associations, mais il est plus facile de se ranger du côté des associations tunisiennes plutôt que des étrangères.”

L’ingénieur électricien Yousseff Jeziri ressent la même chose : “Je ne crois pas en ces associations de toute façon. Ce ne sont que des noms. Je pense que leur présence ici est suspecte.” L’état d’esprit du public tunisien peut également être mesuré par le soutien à un projet de loi visant à criminaliser la normalisation avec Israël.

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