Élection présidentielle en Argentine : une course serrée entre Massa et Milei
Les Argentins se rendront aux urnes pour voter lors d’une élection présidentielle très disputée entre le ministre de l’Économie, Sergio Massa, en difficulté, et le candidat libertarien Javier Milei, en pleine crise économique dévastatrice. Les deux hommes, qui s’affrontent ce dimanche, représentent des futurs radicalement différents pour la troisième économie d’Amérique latine, qui souffre d’une inflation à trois chiffres après des décennies de dette, de mauvaise gestion financière et de volatilité monétaire.
Les sondages montrent que les candidats sont au coude-à-coude, avec une légère avance pour Milei, si minime que personne ne veut prédire le résultat. Les bureaux de vote ouvriront à 8 heures du matin, heure locale (11h00 GMT), et fermeront à 18 heures (21h00 GMT), les résultats étant attendus quelques heures plus tard.
Massa, âgé de 51 ans, est un politicien charismatique et expérimenté qui tente de convaincre les Argentins de lui faire confiance malgré ses performances en tant que ministre de l’Économie, qui ont entraîné une inflation annuelle de 143 % et des niveaux de pauvreté records.
Son rival Milei est un outsider anti-establishment qui a promis de mettre fin aux dépenses débridées de l’Argentine, d’abandonner le peso au profit du dollar américain et de “dynamiter” la banque centrale. Âgé de 53 ans, cet économiste est un nouveau venu en politique qui a surpris les observateurs en prenant la tête de la course électorale il y a quelques mois seulement.
Il est souvent comparé à l’ancien président américain Donald Trump et au Brésilien Jair Bolsonaro, Massa l’accusant de singer ces deux politiciens en évoquant le spectre de la fraude électorale, sans fournir de preuves. Les diatribes de l’économiste ont largement résonné auprès des Argentins en colère face à leurs difficultés à joindre les deux bouts.
Milei modère son discours
Lors du premier tour des élections en octobre, Massa a surpris les sondages en arrivant en tête avec près de 37 % des voix, tandis que Milei a obtenu environ 30 % des voix. Les deux candidats ont tout fait pour rallier des millions de voix des trois candidats perdants.
La candidate arrivée en troisième position, Patricia Bullrich, de l’opposition de centre-droit puissante, a apporté son soutien à Milei. Ce dernier a modéré son discours pour séduire les électeurs plus modérés de Bullrich, exhortant le public à ne pas céder à la peur attisée par la campagne de Massa.
“Si vous avez peur, vous serez paralysés et… rien ne changera. Nous ne privatiserons pas la santé et l’éducation. Nous n’autoriserons pas le port illimité d’armes”, a-t-il déclaré. Auparavant, il avait annoncé son intention de supprimer complètement ces ministères et était favorable à une plus grande facilité de port d’armes et même à la vente d’organes humains.
Massa représente la coalition péroniste, un mouvement populiste axé sur l’intervention de l’État et les programmes sociaux qui domine la politique argentine depuis des décennies. Il cherche à se distancer du président sortant, Alberto Fernandez, profondément impopulaire, et de sa vice-présidente, Cristina Fernandez de Kirchner, condamnée l’année dernière pour fraude. Les deux ont disparu de la scène publique.