Nelson Mandela, le leader anti-apartheid, a été accueilli avec des sourires et des poignées de main par un groupe de dirigeants sympathisants de la cause de l’ANC, dont Kenneth Kaunda de la Zambie et Robert Mugabe du Zimbabwe, lorsqu’il est descendu d’un avion à Lusaka, en Zambie, en février 1990, 16 jours après sa libération de prison. Cependant, l’accueil le plus émouvant est venu de Yasser Arafat, le leader de l’Organisation de libération de la Palestine, qui a embrassé Mandela sur les joues en le tirant vers lui. Trois mois plus tard, Mandela a montré son soutien en portant le keffieh palestinien lors d’un sommet à Alger. Mandela était connu pour être très conscient de son image et de l’impact qu’elle pouvait avoir.
En 1962, après avoir été accusé d’avoir quitté le pays illégalement, Mandela est arrivé au tribunal vêtu d’une peau de chacal, d’un collier de perles et d’un bracelet d’épaule, en contraste avec ses costumes élégants et ses chaussures brillantes habituels. Il voulait affirmer son identité africaine et montrer son refus de se conformer aux attentes de la cour. En 1995, un an après être devenu le premier président démocratiquement élu d’Afrique du Sud, Mandela a porté le maillot de rugby des Springboks, symbole de l’apartheid pour beaucoup, pour remettre le trophée de la Coupe du Monde de Rugby à François Pienaar. Cette fois, son objectif était de réconcilier les divisions de sa nation fracturée.
Mandela ressentait un lien particulier avec le peuple palestinien. En 1997, alors qu’il était toujours président de l’Afrique du Sud, il a déclaré que la lutte de l’ANC se poursuivait et que leur liberté était incomplète sans celle des Palestiniens. En 2004, après la mort d’Arafat, Mandela lui a rendu hommage en le qualifiant d’icône qui se souciait de la libération de tous les opprimés, qu’ils soient arabes ou non-arabes. La disparition d’un homme de cette envergure a été un coup dur pour tous ceux qui luttent contre l’oppression.