La République démocratique du Congo (RDC) n’a connu qu’une seule transition pacifique du pouvoir en 63 ans d’indépendance. C’était après la victoire controversée de Félix Tshisekedi en 2019, qui cherche à obtenir un deuxième mandat présidentiel de cinq ans ce mois-ci.
Au sein et en dehors du pays, on espère vivement que ces élections générales marqueront une autre passation démocratique. Alors que les candidats intensifient leurs campagnes pour séduire les 44 millions d’électeurs éligibles dans le deuxième plus grand pays d’Afrique par sa taille, voici quelques-uns des principaux problèmes à prendre en compte.
Mettons fin à l’insécurité persistante. Une RDC pacifique est une priorité pour la plupart des Congolais. La violence généralisée perpétrée par de multiples groupes armés aux motivations diverses ravage l’est du pays depuis environ trois décennies, entraînant le déplacement de sept millions de personnes. Cette crise aux multiples facettes a des répercussions sur l’économie et les relations ethniques.
Environ 120 groupes armés opèrent dans les provinces du Nord Kivu, du Sud Kivu et de l’Ituri, attaquant les communautés civiles, violant les femmes, mutilant les hommes à coups de machette. Certains cherchent à obtenir un territoire souverain, tandis que d’autres prétendent se battre pour les droits des groupes marginalisés.
Les Forces démocratiques alliées (ADF) et le M23 sont les groupes les plus actifs. Les ADF ont des racines en Ouganda, mais ils ont ensuite traversé la frontière pour se rendre en RDC. Le groupe a été lié à l’État islamique (ISIS) en 2021. En juin, des combattants de l’ADF ont attaqué un lycée à la frontière avec l’Ouganda et ont tué 37 personnes.
Le groupe M23, soutenu présumément par le Rwanda, prétend se battre pour les droits des Tutsis congolais. Ses combattants sont restés inactifs pendant près d’une décennie, mais ils ont réapparu en 2021 pour revendiquer des territoires dans le Nord Kivu. Plusieurs accords de paix, le dernier en avril, n’ont pas réussi à mettre fin aux hostilités du groupe. La résurgence du M23 a accru les tensions régionales, menaçant de plonger la RDC en guerre avec le Rwanda.
La MONUSCO, la mission de maintien de la paix de l’ONU forte de 14 000 hommes présente dans la région depuis 1999, se prépare à se retirer après de nombreuses protestations des habitants qui estiment que la force n’a pas réussi à lutter contre l’insécurité. Les troupes de la Communauté est-africaine (EAC) déployées en 2022 pour surveiller les retraits du M23 se retirent également après que Tshisekedi les a jugées inefficaces dans la lutte contre les rebelles.
Tshisekedi et les principaux candidats de l’opposition, dont l’ancien dirigeant pétrolier Martin Fayulu, l’ancien gouverneur du Katanga Moïse Katumbi et le gynécologue lauréat du prix Nobel Denis Mukwege, ont tous fait campagne dans l’est, promettant une accalmie dans la violence.
Créer des emplois et stimuler l’économie. La RDC est riche en vastes ressources naturelles. Elle est le premier producteur mondial de cobalt et le troisième producteur de cuivre – des minéraux utilisés dans la fabrication de gadgets électroniques et de véhicules électriques. Le pays est également riche en terres arables et regorge de biodiversité – la forêt équatoriale du Congo étant la deuxième plus grande du monde.
Mais peu de richesses parviennent aux Congolais ordinaires en raison de l’instabilité et de la corruption. Les niveaux de pauvreté sont élevés et beaucoup sont sans emploi. Selon la Banque mondiale, 60% de la population de 100 millions de personnes vit avec moins de 2,15 dollars par jour.