Comparaison entre Paris et Londres en termes de travail à domicile
Paris et Londres sont souvent comparées l’une à l’autre, car toutes deux sont considérées comme des villes mondiales. Bloomberg Intelligence s’est penché sur la comparaison entre les deux villes en ce qui concerne le travail à domicile (WFH). La recherche révèle que la capitale britannique est bien plus propice au télétravail que sa contrepartie française.
L’organisation a interrogé 500 employés de bureau au Royaume-Uni et 250 en France sur leurs habitudes de travail à domicile. Les résultats montrent que les Londoniens sont plus susceptibles de pouvoir travailler à domicile que les Parisiens. En effet, 20% des personnes travaillant dans la capitale française ne sont pas autorisées à le faire, contre seulement 4% de leurs homologues britanniques.
Plusieurs facteurs expliquent pourquoi autant de Londoniens ont adopté le travail hybride, un mode d’organisation combinant travail en personne et à distance. Le premier est financier. En effet, les travailleurs de la ville britannique doivent faire face au coût très élevé des transports en commun. La majorité d’entre eux (57%) expliquent que cela les empêche de se rendre plus régulièrement dans les bureaux de leur entreprise.
En comparaison, seulement un quart des répondants en France ont déclaré que le coût des transports en commun les dissuadait de se rendre au bureau. Cela n’est guère surprenant, étant donné que la loi française oblige tous les employeurs à prendre en charge une partie des frais de déplacement de leurs employés entre leur domicile et leur lieu de travail.
Les frais de garde d’enfants sont un autre poste de dépenses qui pousse les Londoniens vers le travail à distance. Bloomberg Intelligence souligne que les frais de garde d’enfants sont deux fois plus élevés dans la capitale britannique qu’en France. Cela pousse de nombreux travailleurs londoniens à adopter un mode d’organisation qui leur permet de s’occuper de leurs enfants tout en travaillant.
Le même rapport montre que les Londoniens ne renonceront pas facilement à leurs privilèges de travail à domicile. La plupart des personnes interrogées par Bloomberg Intelligence déclarent qu’elles demanderaient une augmentation de salaire substantielle si leur emploi actuel ne leur permettait pas de travailler à domicile. Seulement 28% des répondants français feraient de même.
Ces disparités attestent du fait que les Londoniens estiment être en position de force sur le marché du travail, contrairement à leurs homologues de l’autre côté de la Manche. En effet, le Royaume-Uni fait face à des pénuries de main-d’œuvre importantes depuis la fin de la pandémie.
Le nombre de postes vacants reste à un niveau historiquement élevé, même si la crise du coût de la vie pousse de plus en plus de Britanniques à revoir leurs attentes professionnelles. Dans tous les cas, les employés du secteur privé peuvent être exigeants, non seulement en termes de salaire, mais aussi en termes de flexibilité du travail à distance.
Il y a toutes les raisons de croire que ce type d’organisation du travail a encore un bel avenir devant lui à Londres. Les entreprises doivent s’adapter à cette situation, même si elles intensifient leurs appels à un retour au bureau. Certaines adoptent une approche douce, encourageant les travailleurs à revenir au bureau avec des bonus et des avantages. Mais rien ne garantit que cela fonctionnera.