La France accueille à bras ouverts l’ancien PDG d’OpenAI, Sam Altman, qui a été licencié sans raison apparente par le conseil d’administration de la société derrière ChatGPT. Dans une déclaration, le ministre français du Numérique, Jean-Noël Barrot, a déclaré que Sam Altman, son équipe et leurs talents étaient les bienvenus en France s’ils le souhaitent. En mai, lors d’un voyage dans les capitales européennes pour des discussions avec des dirigeants politiques, Altman a rencontré le président français Emmanuel Macron pour discuter de la place de la France et de l’Europe dans la course mondiale à l’intelligence artificielle (IA).
OpenAI, soutenu par Microsoft, a lancé son chatbot ChatGPT fin 2022. Il utilise l’IA générative, ce qui signifie qu’il peut apprendre à partir de données passées pour créer de nouveaux contenus, y compris du texte, des images et du code informatique. Dans un message vidéo adressé aux dirigeants de la technologie vendredi, Macron a déclaré que l’IA générative avait un énorme potentiel et que la France prévoyait d’organiser une conférence sur l’IA à Paris l’année prochaine. Il a ajouté que la France était pionnière en matière d’IA il y a cinq ans, avec une stratégie dédiée et un budget de 1,5 milliard d’euros.
Macron a déclaré qu’il s’agissait d’un “défi civilisationnel” pour la France de s’assurer que les algorithmes d’IA ne se nourrissent pas uniquement de contenus en anglais. Il souhaite également que l’IA reflète la culture et la langue françaises ainsi que la manière de penser du pays. Macron a également salué le lancement cette semaine de Kyutai, un laboratoire de recherche sur l’IA à but non lucratif fondé par le milliardaire français de la technologie Xavier Niel, le PDG du groupe de transport maritime français CMA CGM, Rodolphe Saadé, et l’ancien PDG de Google, Eric Schmidt. Le groupe Iliad de Niel et CMA CGM ont chacun contribué à hauteur de 100 millions d’euros à Kyutai, qui dispose d’un investissement total de près de 300 millions d’euros.
Au début de son premier mandat, Macron s’était engagé à lutter contre le retard de la France par rapport aux géants de la technologie américains et chinois, mais cinq ans plus tard, aucune entreprise européenne ne figure parmi les leaders de l’IA générative. La France souhaite donc renforcer ses efforts dans ce domaine et s’ouvrir davantage à l’IA tout en protégeant les droits d’auteur et en assurant une réglementation adéquate.