Kamala Harris appelle à une action urgente pour protéger le public et la démocratie des dangers posés par l’intelligence artificielle. Dans un discours à l’ambassade des États-Unis à Londres, elle a évoqué les dangers que l’IA pourrait représenter pour les individus et le système politique occidental. Selon elle, la technologie a le potentiel de créer des “cyberattaques à une échelle jamais vue auparavant” ou des “armes biologiques formulées par l’IA qui pourraient mettre en danger la vie de millions de personnes”. Elle a ajouté que ces menaces sont souvent qualifiées de “menaces existentielles de l’IA” car elles pourraient mettre en péril l’existence même de l’humanité.
Les États-Unis ont annoncé mercredi leur intention de créer un nouvel institut de sécurité de l’IA, qui évaluera les risques potentiels. La Grande-Bretagne a annoncé une initiative similaire la semaine dernière. Certains dirigeants et législateurs britanniques ont remis en question le moment choisi pour ce discours, suggérant que Washington cherchait à éclipser le sommet sur la sécurité de l’IA du Premier ministre Rishi Sunak, qui se déroule mercredi et jeudi. Harris a invité plusieurs groupes de recherche à la rejoindre pour un événement à huis clos à l’ambassade de Londres mercredi, ce qui signifie que certains participants pourraient devoir quitter le sommet de Bletchley Park plus tôt.
Dans son discours, Harris a appelé à une définition plus large de la sécurité de l’IA, incluant le “spectre complet” des menaces, notamment les biais, la discrimination et la propagation de la désinformation. Elle a donné des exemples tels que des personnes âgées se voyant refuser des soins de santé en raison d’un algorithme défectueux ou des femmes menacées par des partenaires abusifs avec de fausses photographies explicites. Elle a également souligné l’importance de la démocratie face à la désinformation alimentée par l’IA.
Le discours de Harris intervient après que le président américain Joe Biden a signé un décret lundi pour donner au gouvernement américain une plus grande surveillance des systèmes d’IA pouvant présenter des risques pour la sécurité nationale, l’économie, la santé publique ou la sécurité. Le nouvel institut de sécurité de l’IA des États-Unis partagera des informations et collaborera à la recherche avec des institutions internationales, y compris l’institut de sécurité de l’IA prévu par la Grande-Bretagne. Harris a également annoncé que 30 pays ont accepté de signer une déclaration politique parrainée par les États-Unis sur l’utilisation de l’IA par les armées nationales.