La prolifération de deepfakes met en péril la confiance dans les médias d’information
La diffusion de deepfakes, des vidéos manipulées utilisant des images de personnalités médiatiques de confiance, se multiplie sur les réseaux sociaux. Des journalistes tels que Wolf Blitzer de CNN et Gayle King de CBS Mornings ont été victimes de cette pratique, avec des vidéos les montrant faisant la promotion de médicaments contre le diabète ou de produits de perte de poids. D’autres personnalités, comme Jesse Watters de Fox News, Ian Hanomansing de CBC et Matthew Amroliwala et Sally Bundock de la BBC, ont également été ciblées. Certains journalistes ont réagi en utilisant leurs propres comptes pour dénoncer ces manipulations et avertir le public des dangers potentiels.
Ces vidéos manipulées vantent des traitements non prouvés, des arnaques d’investissement et des produits non approuvés. Certaines utilisent également des images modifiées du milliardaire Elon Musk. Les deepfakes sont souvent accompagnés de liens vers des sites d’investissement douteux ou de commerce en ligne qui disparaissent après quelques jours. Bien que les deepfakes aient été interdits par Meta, la société mère de Facebook et Instagram, depuis début 2020, ils continuent de se propager en ligne.
Les deepfakes sont de plus en plus difficiles à détecter en raison de l’amélioration de la technologie. Les personnalités de la télévision sont particulièrement vulnérables car il existe de nombreuses images d’elles disponibles pour entraîner les programmes d’intelligence artificielle. Cette tendance est préoccupante car les téléspectateurs ont tendance à faire confiance aux présentateurs de nouvelles comme à des amis proches. Les deepfakes sont donc une forme de désinformation difficile à repérer, car ils ressemblent à des contenus provenant de médias traditionnels.
Les deepfakes sont également devenus une composante croissante des fraudes d’investissement, qui ont coûté aux Américains environ 3,8 milliards de dollars en 2022, selon la Federal Trade Commission. Ces escroqueries ont également touché des victimes au Canada, en Australie et dans d’autres pays, causant des pertes financières considérables. Les criminels utilisent des tactiques traditionnelles combinées à des escroqueries en ligne impliquant des cryptomonnaies et l’intelligence artificielle.
Cette prolifération de deepfakes représente une véritable crise de confiance dans les médias d’information et nécessite une vigilance accrue pour protéger le public des manipulations et des arnaques en ligne.