Isabel Díaz Ayuso : la nouvelle star de la politique espagnole
Au cœur de Madrid, une foule se presse devant l’autel de l’église. Des retraités, des hommes d’affaires, des religieuses et des enfants se bousculent pour prendre un selfie avec la femme qu’ils adorent : Isabel Díaz Ayuso, présidente de la région de Madrid. Cette dernière, vêtue d’une robe magenta, serre les avant-bras et les mains de ses fans, qui attendent depuis plus d’une heure pour la rencontrer. Le prêtre, de plus en plus désespéré, demande aux gens de prendre leurs photos à l’extérieur de l’église, mais personne ne l’écoute.
Ayuso, qui n’est pas particulièrement pieuse, est devenue une star de la politique espagnole. Il y a quelques années à peine, peu de gens connaissaient cette ancienne journaliste. Aujourd’hui, elle gouverne Madrid, l’une des régions les plus importantes et les plus puissantes du pays. Elle est devenue une figure de proue des conservateurs, et certains spéculent même sur le fait qu’elle pourrait un jour briguer la présidence espagnole.
Ayuso est aimée ou détestée en Espagne. Les enfants portent des T-shirts à son effigie, et certains bars ont des photos la représentant en Vierge Marie. Mais ses détracteurs la considèrent comme une menace. Elle leur rappelle Donald Trump, et ils se demandent où tout cela va mener.
Ayuso est connue pour ses déclarations controversées. Elle minimise parfois le changement climatique, et elle a déjà dit à un leader de l’opposition de pleurer chez elle. Pendant la pandémie, elle a critiqué Podemos, le parti de gauche qui fait partie du gouvernement de Pedro Sánchez, en le qualifiant de “pire que le virus”. Elle est également connue pour des phrases comme : “Quand on vous traite de fasciste, vous savez que vous êtes du bon côté de l’histoire”.
Ayuso espère étendre son pouvoir à Madrid lors des élections régionales nationales du 28 mai. Elle est adulée par ses partisans, qui la considèrent comme une héroïne, mais elle est également critiquée par ses détracteurs, qui la considèrent comme une menace pour la démocratie espagnole. Quoi qu’il en soit, elle ne laisse personne indifférent.