Le 1er mai, l’Allemagne lancera son Deutschland Ticket, offrant un tarif mensuel fixe pour l’utilisation des trains régionaux et des transports en commun locaux dans tout le pays. Le billet n’est disponible que par abonnement pour 49 euros par mois. Le ministre des Transports de l’État de Hesse, Tarek Al-Wazir, du parti écologiste, a qualifié ce projet de “plus grande révolution dans les transports en commun” jamais vue. Les limites de la ville, les frontières régionales, les tarifs et même certaines frontières internationales ne seront plus un problème, a-t-il déclaré. La simplicité prévaudra. Pour l’instant, l’abonnement est surnommé le “billet 49 euros”, mais qui sait combien de temps ce prix s’appliquera compte tenu de l’inflation actuelle.
En ce qui concerne les tarifs des transports locaux, l’Allemagne est fragmentée en principautés à une échelle jamais vue depuis la guerre de Trente Ans. Il n’y a pas d’association de transport pour dicter les tarifs et les prix d’abonnement dans l’ensemble du pays. Il n’y a pas d’organisme responsable de l’application de prix uniformes. Au lieu de cela, il y a 17 ministres des Transports au niveau des États et fédéral, environ 60 associations de transport régionales et environ 600 entreprises dans le secteur des transports en commun locaux. L’unité allemande ne se reflète pas dans le secteur des transports.
L’histoire d’un billet à tarif fixe pour l’Allemagne a commencé à une station-service. Le gouverneur de la Sarre à l’époque, Tobias Hans, s’est retrouvé devant une station-service Esso à Bexbach dans le district de Saarpfalz le 8 mars 2022. Les prix du carburant avaient dépassé les deux euros le litre en raison de la guerre en Ukraine, et les élections régionales approchaient en Sarre. Hans faisait face à une bataille électorale difficile.
Le ministre des Finances de l’Allemagne, Christian Lindner, du parti libéral-démocrate (FDP), a présenté une demande de subvention pour l’essence. C’était une demande qui a mis le parti écologiste sur la défensive. Les Verts et le FDP font tous deux partie de la coalition gouvernementale tripartite dirigée par le chancelier Olaf Scholz du Parti social-démocrate (SPD). Mais l’idée de rendre l’essence moins chère va à l’encontre des positions environnementalistes des Verts. Comment devraient-ils répondre ?
Ils ont rapidement sorti un vieux cheval de bataille des Verts : leur appel à une limitation de vitesse nationale sur les autoroutes en Allemagne, que le pays ne possède pas. La révolution des transports en commun en Allemagne est en marche.