Violences sexistes dans les universités françaises : “J’ai décidé que quelque chose devait changer”

Violences sexistes dans les universités françaises : “J’ai décidé que quelque chose devait changer”

Les universités et écoles de commerce les plus prestigieuses de France, telles que Sciences Po et HEC, forment les futurs cadres et politiciens du pays. Cependant, en raison de la prévalence de la violence basée sur le genre qui se déroule sur les campus, pour de nombreux étudiants, ce sont également des espaces qui ne se sentent pas en sécurité.

Le 15 novembre, l’Université de Nantes a publié les résultats d’un rapport et a constaté que 4 étudiants sur 10 ont été victimes de violences sexuelles et basées sur le genre. La majorité des victimes se sont identifiées comme des femmes ou des personnes non binaires.

Quelques mois plus tôt, l’Observatoire français des violences sexistes et sexuelles dans l’enseignement supérieur a publié son propre rapport basé sur 10 000 témoignages d’étudiants, qui a révélé que plus de la moitié des étudiants ne se sentent pas en sécurité dans leur établissement, dont 4 sur 10 affirment que leur école ne fait pas suffisamment pour lutter contre la violence basée sur le genre. 71% des répondants se sont identifiés comme des femmes.

Dirigé par des associations étudiantes à travers la France, l’Observatoire aide les établissements académiques à suivre les violences basées sur le genre, à élaborer des plans d’action préventifs, à cartographier les initiatives étudiantes existantes et à organiser des conférences étudiantes sur le sujet.

Dans un éditorial publié en octobre 2023 par le quotidien français Libération, l’Observatoire et d’autres groupes étudiants ont appelé à “une augmentation urgente des ressources [financières] consacrées à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans l’enseignement supérieur et les institutions de recherche”. Un an plus tôt, en octobre 2022, la ministre de l’Enseignement supérieur Sylvie Retailleau avait annoncé que le budget pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles dans les universités françaises serait doublé. Bien que les groupes étudiants aient qualifié cela de “pas dans la bonne direction”, ils ont déclaré que les 3,5 millions d’euros alloués étaient “loin d’être suffisants pour couvrir” plus que quelques ateliers et campagnes de sensibilisation.

“Ces établissements doivent mettre en place les outils nécessaires pour aider à prévenir, signaler et soutenir les victimes de violences sexistes et sexuelles”, ont écrit les groupes dans l’éditorial.

C’est là que Safe Campus intervient. Bien que d’autres collectifs français luttant contre les violences sexistes et sexuelles dans l’enseignement supérieur comme CLASCHES existent, en fournissant des outils aux victimes et en sensibilisant sur les campus, Safe Campus est la première organisation visant à mettre en place des outils préventifs spécifiquement dans les établissements d’enseignement supérieur en France.

Sa fondatrice, Marine Dupriez, âgée de 30 ans, a décidé de créer l’organisation après avoir étudié dans une grande école de commerce française, où elle a été témoin de nombreux cas de violences sexistes et de sexisme.

3sec : Qu’est-ce qui vous a incité à relever le défi de lutter contre les violences sexistes et sexuelles dans les universités françaises ?

Marine Dupriez : Ce que j’ai vécu à l’école de commerce était une culture profondément sexiste, raciste et homophobe. Quand j’étais étudiante, il y avait un journal scolaire qui sortait avec une “pute du mois” pour chaque édition. À l’époque, ce n’est pas comme si l’administration soutenait activement le journal, mais ce n’était pas strictement interdit. Maintenant, de telles pratiques ont été interdites.

Il y a aussi une manière spécifique dont les universités prestigieuses en France sont structurées.

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