Une fillette de 12 ans a menacé un enseignant avec un couteau de cuisine dans une tentative apparente de meurtre dans une école du nord de la France mercredi, ont déclaré les procureurs, dans le cadre d’un nombre croissant d’incidents qui ont exacerbé les tensions dans le système éducatif français.
Personne n’a été blessé lors de l’incident qui s’est produit pendant un cours d’anglais dans la ville de Rennes, mais les procureurs ont ouvert une enquête criminelle pour tentative de meurtre.
“Ce matin, un élève a menacé un enseignant avec un couteau pendant une leçon. Les élèves, choqués, ont été immédiatement mis en sécurité”, a déclaré l’autorité éducative locale dans un communiqué.
La fillette, née en 2011, est arrivée en classe armée d’un grand couteau avec l’intention apparente de tuer son professeur d’anglais, a déclaré le procureur Rennes Philippe Astruc. Pendant le cours, elle a brandi le couteau devant sa victime qui a fui en courant, avant d’être désarmée par le personnel de l’école secondaire Hautes Ourmes.
Lors d’une conférence de presse ultérieure, le procureur a montré des dessins du couteau de cuisine, qui mesurait 17 centimètres de long. Il a déclaré que la fillette était actuellement soumise à des examens psychiatriques à l’hôpital “qui nous permettront d’éclairer davantage cette situation”. Selon lui, l’aspect psychologique, voire psychiatrique, semble être prédominant chez cette mineure.
La suspecte est l’aînée de quatre enfants d’une famille d’origine mongole, résidant en France et arrivée à Rennes en 2012.
Il existe des tensions croissantes dans les écoles françaises, qui comptent de grandes communautés musulmanes et juives, parfois liées à la guerre entre Israël et le groupe islamiste palestinien Hamas. En octobre, un islamiste radicalisé a poignardé à mort son ancien professeur Dominique Bernard dans la ville d’Arras. Plus tôt cette semaine, des enseignants dans une école près de Paris ont refusé de travailler après qu’un groupe d’élèves se soit opposé à la projection en classe d’une peinture du maître de la Renaissance Giuseppe Cesari montrant plusieurs femmes nues. Entre-temps, un tribunal français a condamné la semaine dernière six adolescents pour leur rôle dans le meurtre en 2020 du professeur Samuel Paty à l’extérieur de son école secondaire près de Paris par un islamiste radicalisé.
Le ministre de l’Éducation, Gabriel Attal, a exprimé son soutien absolu à l’enseignant, saluant “l’immense courage et la maîtrise de soi du personnel sur place qui a su réagir à cette menace”. “J’apprécie le traumatisme que représente cette attaque pour elle (l’enseignante) et pour toute la communauté enseignante”.
Une jeune fille de l’école a déclaré à l’AFP sous couvert d’anonymat qu’il y avait eu un différend entre la fillette et l’enseignant qui aurait confisqué son téléphone portable le vendredi précédent. Elle a déclaré que la fillette avait déclaré devant ses camarades de classe qu’elle allait tuer l’enseignant et “faire comme à Arras”, mais “personne ne l’a prise au sérieux”.