Marine Le Pen, figure emblématique de l’extrême droite, a été ordonnée par les procureurs français de comparaître devant un tribunal pour des accusations selon lesquelles elle aurait utilisé des fonds de l’UE pour financer les activités de son parti en France. En mars, elle sera rejointe par 26 autres membres du parti Rassemblement National (RN), tous accusés d’avoir mis en place un système de détournement de fonds de l’UE pour embaucher du personnel en France. L’enquête sur les emplois fictifs a débuté en 2015, les procureurs alléguant que dès 2004, les eurodéputés du Front National, dont Le Pen, ont participé à ce système d’emplois fictifs. Parmi les accusés figurent le père de Le Pen, Jean-Marie Le Pen, co-fondateur du parti d’extrême droite le plus réussi de France. Le parti lui-même est soupçonné d’avoir reçu des fonds illicites et d’avoir été complice de fraude. Les charges retenues contre elle sont l’abus de confiance et la complicité de fraude.
La décision de poursuivre en justice a été prise par deux juges d’instruction de l’unité de lutte contre la criminalité financière en France. Le groupe est accusé d’avoir utilisé des fonds parlementaires de l’UE pour payer des assistants qui travaillaient en réalité pour le parti Rassemblement National, anciennement appelé Front National. Le Pen, qui a démissionné en tant que députée européenne en 2017 après son élection au parlement français, a nié les accusations. Les charges peuvent entraîner des peines allant jusqu’à 10 ans de prison et une amende pouvant atteindre le double des fonds détournés. En cas de condamnation, le tribunal pourrait également déclarer Le Pen inéligible à un mandat pendant une période pouvant aller jusqu’à 10 ans, menaçant ainsi son projet de se présenter pour la quatrième fois à la présidence française. Le Parlement européen a estimé en 2018 que 6,8 millions d’euros (7,3 millions de dollars aux taux actuels) avaient été détournés entre 2009 et 2017.