Des centaines de manifestants d’extrême droite se sont rassemblés à Paris vendredi soir pour protester contre la mort d’un adolescent français décédé le mois dernier après avoir été poignardé lors d’une bagarre qui a éclaté lors d’un bal de village. Bien que les circonstances de l’incident restent floues, l’extrême droite l’a présenté comme un symbole de l’insécurité croissante de la société française due à l’immigration.
Sous le slogan “Justice pour Thomas” et “Réveillez-vous, vous êtes chez vous”, les manifestants ont protesté contre ce qu’ils ont appelé la laxisme de la loi française et ont demandé l’emprisonnement des “racailles”, terme souvent connoté de manière raciale en français. Thomas, un lycéen passionné de rugby, est décédé de ses blessures le 19 novembre après avoir été poignardé dans le village de Crépol, dans le sud-est de la France, lors d’une bagarre qui aurait éclaté entre des participants au bal et un groupe arrivé en voiture à la fin de l’événement. Neuf personnes ont été arrêtées dans le cadre de ce meurtre.
Bien que le procureur régional, Laurent de Caigny, ait déclaré que la bagarre ne semblait pas être une attaque préméditée basée sur “la race, l’ethnicité, la nationalité ou la religion”, neuf des 104 témoins ont déclaré avoir entendu des commentaires hostiles sur “les Blancs” pendant la bagarre. L’extrême droite française a exploité cette situation, certains affirmant que les agresseurs étaient d’origine immigrée.
La manifestation d’extrême droite de vendredi, qui s’est déroulée devant le Panthéon à Paris, avait initialement été interdite par les autorités, mais une décision de justice a renversé cette interdiction à la dernière minute. Jean-Yves Le Gallou, ancien député européen du Rassemblement National d’extrême droite, a déclaré aux manifestants : “Les autorités veulent interdire toutes les manifestations critiques, car elles veulent imposer l’arrivée de 500 000 nouveaux étrangers en France chaque année, car elles veulent imposer la redistribution des migrants, des clandestins dans tous les villages de France, pour qu’il n’y ait pas seulement un Crépol demain, mais 10 Crépols, 20 Crépols.”
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, s’est dit “horrifié” par la manifestation, qui fait suite à une série d’autres manifestations qui ont eu lieu après la mort de Thomas et qui ont souvent dégénéré en violence. Plus tôt cette semaine, le ministre a annoncé qu’il chercherait à interdire trois groupes d’extrême droite liés aux manifestations.