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vendredi, mars 29, 2024

Le Pen et l’extrême droite ont servi de porte-parole au Kremlin, selon un rapport parlementaire français.

Le parti d’extrême droite de Marine Le Pen, le Rassemblement National, a été accusé de proximité avec le Kremlin. Pour se disculper, le parti a mis en place une enquête parlementaire pour enquêter sur l’ingérence étrangère dans la politique française. Cependant, un rapport préliminaire sur les conclusions du comité, qui a été divulgué à la presse cette semaine, montre que la manœuvre a échoué spectaculairement. Le rapport a révélé que les positions politiques de Le Pen reflètent parfois le “langage officiel du régime de Poutine”.

Après six mois d’enquête et plus de 50 auditions, l’enquête parlementaire transpartisane a conclu que le parti Rassemblement National avait servi de “canal de communication” pour le pouvoir russe, soutenant notamment l’annexion illégale de la Crimée par Moscou, selon le rapport divulgué. Le texte, qui devait être publié la semaine prochaine, a été adopté jeudi par onze voix contre cinq, au grand dam du président de l’enquête et instigateur, le député RN Jean-Philippe Tanguy, qui a rapidement qualifié le processus de “farce”.

Le vote est intervenu quelques jours seulement après que Le Pen a été interrogée par les membres de l’enquête, jurant sous serment qu’elle n’avait aucun lien avec le Kremlin tout en réitérant son soutien à la prise de contrôle de la Crimée par Moscou, qu’elle a qualifiée de “réattachement”. Le rapporteur Constance Le Grip a écrit que ce soutien est “visiblement apprécié à Moscou”, notant que la presse russe avait largement couvert l’interview de la dirigeante d’extrême droite le 24 mai, “résonnant avec une grande satisfaction l’affirmation, à leur avis réaffirmée par Marine Le Pen, que la Crimée est et a toujours été russe”.

Alignement avec le discours russe

Deux fois finaliste des élections présidentielles françaises les plus récentes, Le Pen a parlé par le passé avec admiration du président russe Vladimir Poutine et de son discours nationaliste. Avant l’invasion de l’année dernière – et malgré les incursions russes en Géorgie, en Crimée et dans le Donbass ukrainien – elle a rejeté les suggestions selon lesquelles il représentait une menace pour l’Europe.

Dans son rapport de 210 pages, Le Grip, membre du parti Renaissance du président Emmanuel Macron, a souligné un lien “de longue date” entre la Russie et le parti d’extrême droite co-fondé par Jean-Marie Le Pen, notant que la “stratégie de rapprochement politique et idéologique” avec Moscou avait “accéléré” depuis que sa fille est devenue chef du parti en 2011.

Le rapport détaille les contacts fréquents entre les représentants du parti et les responsables russes, culminant avec l’accueil chaleureux que Le Pen a reçu au Kremlin avant l’élection présidentielle française de 2017, avec une séance photo avec Poutine. Il met également en évidence l'”alignement” de la dirigeante d’extrême droite avec le “discours russe” au moment de l’annexion illégale de la Crimée par Moscou en 2014, année où le Front National a obtenu un prêt auprès d’une banque proche du Kremlin.

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