Le Premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif, et le chef de l’opposition, Raja Riaz, ont convenu samedi (12 août) de nommer le sénateur Anwaar-ul-Haq Kakar en tant que Premier ministre intérimaire chargé de superviser les élections, a annoncé le bureau du Premier ministre. Kakar, un politicien peu connu de la province du Baloutchistan, nommera un cabinet et dirigera un gouvernement pour guider la nation armée de l’arme nucléaire à travers une crise économique et politique jusqu’à l’élection d’un nouveau gouvernement. “Le Premier ministre (Sharif) et le chef de l’opposition ont signé conjointement l’avis qui sera envoyé au président pour approbation”, indique le communiqué. La chaîne de télévision Geo News du Pakistan a déclaré que le président Arif Alvi avait approuvé la nomination de Kakar. Selon la constitution du Pakistan, un gouvernement intérimaire neutre supervise les élections nationales, qui doivent avoir lieu dans les 90 jours suivant la dissolution de la chambre basse du parlement, ce qui signifie dans ce cas début novembre. Le choix du Premier ministre intérimaire revêt une importance accrue cette fois-ci car le candidat aura des pouvoirs supplémentaires pour prendre des décisions politiques en matière économique, et il y a des craintes que les élections puissent être retardées jusqu’à six mois. La Commission électorale doit redéfinir les limites de centaines de circonscriptions fédérales et provinciales et, sur cette base, fixer une date d’élection. Kakar siège au Sénat du Pakistan depuis 2018 pour un mandat de six ans. Sa province d’origine, le Baloutchistan, riche en minéraux, est la plus grande du Pakistan en termes de superficie, mais la plus petite en termes de population, et est depuis des décennies un foyer d’insurrection nationaliste violente. Kakar est répertorié comme un politicien indépendant par le Sénat, mais les médias locaux affirment qu’il fait partie du Baloutchistan Awami Party, qui est largement considéré comme proche de l’armée puissante du pays. L’armée continue de jouer un rôle énorme en coulisses au Pakistan. Elle a dirigé le pays directement pendant plus de trois décennies de ses 76 ans d’existence et exerce un pouvoir significatif en politique. Les analystes politiques affirment que si le gouvernement intérimaire dépasse sa durée constitutionnelle, une période prolongée sans gouvernement élu permettrait à l’armée de consolider son contrôle.




