Manifestations violentes au Bangladesh ferment des centaines d’usines de vêtements

Manifestations violentes au Bangladesh ferment des centaines d’usines de vêtements

Des centaines d’usines de vêtements au Bangladesh⁣ ont fermé leurs portes alors​ que des milliers de travailleurs ont organisé des manifestations violentes pour réclamer une ‌augmentation de ‍près de trois fois leur ⁤salaire, ont‍ déclaré les autorités policières jeudi (2​ novembre). ‌Les 3 500 usines de vêtements du Bangladesh ​représentent ‍environ 85% des 55​ milliards de dollars de recettes d’exportation annuelles du pays d’Asie du Sud,⁤ fournissant de grandes marques occidentales ⁣telles qu’Adidas, Gap, H&M et ⁢Levi Strauss. Cependant, les ⁤conditions⁤ sont‍ désastreuses pour⁢ bon nombre des quatre⁤ millions⁢ de travailleurs du secteur, dont la grande majorité sont des femmes dont le salaire mensuel commence à‌ 8 300 taka (75 dollars américains).

La police a déclaré jeudi que les travailleurs⁢ avaient saccagé des dizaines d’usines à Gazipur et dans⁣ d’autres ⁤quartiers industriels en périphérie de ⁣la capitale Dhaka depuis ⁣le‌ début des manifestations le week-end⁤ dernier. “Plus ⁢de 250 ⁢usines de ​vêtements ont été fermées lors des manifestations. Jusqu’à⁣ 50 usines ont été saccagées et vandalisées, dont quatre ‍ou‍ cinq ont​ été incendiées”, a ‍déclaré le chef de la police de Gazipur, Sarwar Alam, à l’AFP. ⁣”Lorsqu’une⁣ usine est saccagée, les voisins ⁤ne veulent pas garder leurs usines ouvertes”, a-t-il ajouté. Plus loin, le chef ⁢adjoint de la police d’Ashulia, Mahmud Naser, a déclaré à l’AFP‌ qu’au⁤ moins 50​ “très‍ grandes⁣ usines” employant plus de 15 000⁢ travailleurs dans⁤ sa ville industrielle avaient été ‌fermées. Deux travailleurs ont été tués et des dizaines‌ d’autres blessés depuis le début des manifestations, ⁣selon les chiffres de la police.

L’Association des fabricants et exportateurs de vêtements du⁢ Bangladesh (BGMEA), qui représente les propriétaires d’usines, a proposé une augmentation de salaire⁤ de 25%. Cette promesse ‌est loin des ⁢23 000 taka​ (209 dollars américains) de salaire mensuel réclamés par la campagne de‌ protestation. Les responsables de ‌la police ont déclaré à l’AFP que plusieurs milliers de ‌travailleurs avaient bloqué ⁣les routes autour de Dhaka pour faire pression sur⁢ leurs revendications. Les ⁢officiers ‍de Gazipur ont “lancé des gaz lacrymogènes​ et des‍ grenades ‍sonores sur près de 1 ​000” travailleurs qui bloquaient une route et manifestaient, a déclaré⁤ le haut ⁤responsable de la police, Abu‍ Siddique,‌ à l’AFP. “Ils⁢ ont été dispersés et ont ⁢quitté⁤ les lieux pacifiquement”, a-t-il ajouté.‍ Les manifestations se ⁣sont⁤ poursuivies pendant trois‌ jours dans le district occidental‌ de Mirpur à Dhaka, ⁤où la police ⁢en tenue anti-émeute a tiré des⁢ balles en caoutchouc, des gaz lacrymogènes et ⁢des grenades sonores ​sur près de 5 000 travailleurs qui bloquaient une route, a constaté un correspondant de‍ l’AFP‍ sur place.

Les troupes paramilitaires de la Border Guard Bangladesh (BGB) ont été déployées pour “prévenir la violence” dans les zones les plus touchées, a‍ déclaré⁢ le ⁢lieutenant-colonel⁣ Zahid Parvez de la⁣ BGB à l’AFP. Le commissaire adjoint de⁤ la police métropolitaine de Dhaka, ‌Nazmul Hasan, a‌ déclaré que la​ force soupçonnait ⁢le parti⁢ d’opposition ‌du ‍Bangladesh, le Parti nationaliste du‌ Bangladesh (BNP), d’inciter aux manifestations. Les manifestations ont⁣ coïncidé avec des manifestations séparées des partis ​d’opposition demandant la démission du Premier⁣ ministre ​Sheikh Hasina avant les élections prévues en ⁢janvier.

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