L’Indonésie envisage d’utiliser d’anciens puits de pétrole et de gaz épuisés à travers le pays pour stocker définitivement le dioxyde de carbone produit par les industries lourdes, y compris les étrangères. Cette initiative a suscité l’intérêt de plusieurs géants du pétrole, qui affirment qu’il s’agit d’un moyen de réduire les émissions et de soutenir la croissance économique. L’année dernière, l’entreprise pétrolière d’État Pertamina a cessé ses activités dans le village de Subang, laissant derrière elle un puits de pétrole désaffecté. Cependant, si le plan de l’Indonésie de devenir un centre de capture et de stockage du carbone en Asie-Pacifique se concrétise, ce puits de pétrole pourrait retrouver une seconde vie.
Les autorités indonésiennes ont invité des pays comme le Japon, la Corée du Sud et Singapour à développer les infrastructures nécessaires au stockage du carbone dans le pays. Cependant, certains analystes ont exprimé des réserves quant au coût élevé de la capture et du stockage du carbone, qui varie entre 80 et 1 000 dollars par tonne de CO2 stockée, ainsi qu’à la consommation énergétique importante de cette technologie. Les projets de capture et de stockage du carbone ont souvent échoué à atteindre leurs objectifs de réduction des émissions, certains projets étant abandonnés en cours de construction.
Il est important de noter que la technologie de capture et de stockage du carbone remonte aux années 1970 et était initialement destinée à extraire davantage de pétrole des réservoirs plutôt qu’à réduire les émissions de carbone. L’injection de dioxyde de carbone dans un puits épuisé peut améliorer la fluidité du pétrole brut. Cependant, il reste à voir si l’Indonésie pourra concrétiser son ambition de devenir un hub de capture et de stockage du carbone en Asie-Pacifique, compte tenu des défis techniques et financiers associés à cette entreprise.
