Le plus grand événement annuel de diplomatie militaire en Chine a débuté dimanche (29 octobre), bien que le pays asiatique soit toujours sans ministre de la Défense, qui est normalement l’hôte de cet événement. La Chine espère utiliser le Forum de Beijing Xiangshan pour promouvoir la vision du président Xi Jinping d’un monde plus sûr et rapprocher les pays en développement, alors qu’elle fait face à une coordination accrue entre les États-Unis et ses alliés pour freiner ses ambitions militaires. La Russie, qui a déclenché une guerre en Ukraine en 2022, est mise en avant lors du forum. Le ministre russe de la Défense, Sergei Shoigu, est inscrit à l’ordre du jour du forum en tant que premier intervenant invité lors de la cérémonie d’ouverture de lundi. Le département américain de la Défense a envoyé une délégation dirigée par Xanthi Carras, directrice du pays Chine au Bureau du sous-secrétaire de la Défense. Cette année, le forum se déroule à un moment délicat pour la Chine, qui est sans ministre de la Défense, dont le rôle principal est d’interagir avec les militaires étrangers. Mardi, Pékin a limogé son ministre de la Défense, Li Shangfu, sans nommer de remplaçant. Des dirigeants militaires chinois plus haut gradés que le ministre de la Défense ont remplacé Li. Les médias d’État ont rapporté que Zhang Youxia et He Weidong, classés deuxième et troisième dans l’armée, ont tenu séparément des réunions bilatérales avec les ministres de la Défense du Laos, de la Mongolie et du Vietnam samedi.
Le nombre et le niveau des participants étrangers, dont 22 ministres de la Défense et 14 chefs militaires, sont les plus élevés cette année depuis la première édition du forum en 2006, selon l’agence de presse d’État Xinhua. En particulier, la Chine se concentre sur son rayonnement auprès du Sud global. Zhao Yufei, un responsable de l’organisateur de l’événement, a déclaré que le forum appellerait les pays en développement à s’opposer à la confrontation entre blocs et à une “mentalité de guerre froide”, deux critiques fréquentes de Pékin envers l’Occident. Deux diplomates de la défense dont les pays ont envoyé des ministres ont déclaré à Reuters que le forum offre une occasion rare de dialoguer avec des responsables de la défense chinois de haut niveau et des dirigeants militaires pour renforcer la confiance, ce qui serait utile en cas de crise. Inquiets de la transparence du forum, de nombreux pays occidentaux l’ont soit boycotté, soit n’envoient que de petites délégations de faible niveau. Certains pays européens, dont la France, prévoient d’envoyer une petite délégation de leurs ministères de la Défense, selon des sources proches du dossier. La délégation de l’OTAN sera dirigée par Wendin Smith, directeur de la politique de sécurité de l’OTAN, a déclaré un responsable de l’OTAN.
