Des inondations et des glissements de terrain causés par les pluies de mousson ont tué cinq personnes et contraint l’évacuation d’environ 40 000 autres personnes au Myanmar, ont déclaré des responsables vendredi (11 août). Des images de l’État de Rakhine, qui a été ravagé en mai par le cyclone Mocha, ont montré de vastes zones de villages et de terres agricoles submergées par des eaux troubles, jaune-brun. Le Myanmar est touché par de fortes pluies chaque année à cette période, mais des événements météorologiques extrêmes se sont produits dans le monde entier ces dernières semaines, des événements que les scientifiques disent être aggravés par le changement climatique.
À Bago, au nord-est de Yangon, certains résidents ont évacué tôt tandis que d’autres ont été pris au dépourvu par la montée rapide des eaux. “Il y a des inondations chaque année à Bago, mais celle-ci est la pire. Normalement, l’eau atteint le niveau des genoux ou des cuisses pendant la saison des pluies”, a déclaré Soe Min Aung, 23 ans, résident de Bago, à l’AFP, ajoutant que sa famille avait dû acheter un bateau. “Certaines familles se sont réfugiées dans un monastère, mais d’autres sont restées parce qu’elles ne pensaient pas que l’eau serait trop haute. Dans certains quartiers, le niveau de l’eau est plus élevé que deux fois ma taille.”
Plus de 870 personnes étaient entassées dans un monastère de Bago vendredi soir et recevaient de la nourriture de moines et de fournitures données. “Nous avons aménagé des espaces pour qu’ils puissent rester”, a déclaré l’officiel local Khin Maung. Min Thaw, 66 ans, a déclaré que le rez-de-chaussée de sa maison à deux étages était inondé et que la famille avait choisi de rester à l’étage. “Je pense que c’est la première grosse inondation depuis sept ou huit ans à Bago”, a-t-il déclaré.
Cinq personnes ont été tuées, a déclaré Lay Shwe Zin Oo, directrice du ministère du bien-être social, des secours et de la réinstallation du Myanmar, et le nombre de personnes évacuées dans tout le pays devrait dépasser 40 000 vendredi. “Notre département fournit les choses nécessaires aux ménages évacués dans les camps temporaires”, a-t-elle déclaré à l’AFP. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies estime qu’environ 50 000 Birmans ont été touchés par de fortes pluies de mousson et la montée des rivières et des ruisseaux depuis le début du mois d’août. “Il y a eu de gros dégâts aux cultures de riz de mousson dans les États de Mon et de Kayin”, a déclaré l’agence dans un communiqué, ajoutant que les niveaux d’eau dans les rivières de Bago, Bilin et Salween étaient maintenant en baisse.
Les inondations ont commencé fin juillet et ont touché neuf États et régions du pays, dont Rakhine, Kachin, Karen, Mon et Chin. Dans l’État de Karen, un glissement de terrain a coupé une importante autoroute menant à une ville à la frontière avec la Thaïlande, le gouvernement militaire du pays déclarant qu’il pourrait falloir un mois pour construire un pont temporaire.
