Les États-Unis imposent des sanctions à des dirigeants soudanais après des attaques meurtrières
Les États-Unis ont annoncé jeudi des sanctions contre des dirigeants soudanais qu’ils accusent d’avoir fait échouer les efforts de cessez-le-feu parrainés par les États-Unis et l’Arabie saoudite après que des tirs d’artillerie et des frappes aériennes ont tué 18 civils dans un marché de Khartoum. Depuis près de sept semaines, Khartoum et d’autres parties du Soudan sont en proie à des combats meurtriers entre l’armée et les Forces de soutien rapide paramilitaires, tous deux tenus pour responsables par Washington de la violation du cessez-le-feu et de la provocation d’un bain de sang « révoltant ». Les sanctions visent quatre entreprises liées à l’armée et aux Forces de soutien rapide, dont deux appartenant à Mohamed Hamdan Daglo, commandant des Forces de soutien rapide.
Les combats se poursuivent malgré la trêve
Les combats ont continué jeudi, avec des témoins signalant des « tirs d’artillerie lourde » dans le nord de Khartoum, quelques jours après que les deux parties ont convenu de prolonger un cessez-le-feu destiné à permettre la livraison d’une aide essentielle. Mercredi, l’armée a bombardé les bases des Forces de soutien rapide dans la capitale après s’être retirée des pourparlers de trêve dans la ville saoudienne de Djeddah, accusant son rival de violer le cessez-le-feu. Les combats ont fait 18 morts et 106 blessés par des tirs d’artillerie et des frappes aériennes sur un marché dans le sud de Khartoum.
Les sanctions économiques sont un outil
Les sanctions économiques sont un outil pour les États-Unis, selon l’expert soudanais Alex de Waal, qui qualifie le pays d’Afrique du Nord de « cas classique où les sanctions n’ont jamais résolu les problèmes » qu’elles étaient censées résoudre. Les parties en guerre au Soudan ont accumulé une richesse considérable pendant le règne du dictateur de longue date Omar al-Bashir, dont le gouvernement a été soumis à des décennies de sanctions internationales avant sa destitution en 2019. Les Forces de soutien rapide de Daglo contrôlent bon nombre des gisements d’or lucratifs du pays.
Les conséquences inhumaines des sanctions
Selon l’activiste et auteur soudanais pro-démocratie Raga Makawi, les sanctions ont des « conséquences inhumaines sur les communautés et les villes dans leur ensemble : elles affaiblissent les économies et les poussent vers des transactions illicites ». Depuis le début des combats le 15 avril, la situation humanitaire au Soudan s’est détériorée, avec des milliers de personnes déplacées et des pénuries alimentaires et médicales.